La convoitise, levier du productivisme ?

L’exposition Henri Cartier-Bresson organisée à Beaubourg (cf. L’homme et la machine, sous les yeux de l’artiste – 28/03/2014) présente trois autres photographies qui ouvrent sur la question du travail, mais indirectement cette fois-ci. Ici, le travail est achevé, c’est son résultat qui s’exhibe (une bicyclette, des chapeaux). Toutefois, ce ne sont pas ces choses qui intéressent l’artiste, mais le regard que les hommes portent sur elles :

Lire la suite "La convoitise, levier du productivisme ?" »


La dernière frontière ["Le travail contre nature"]

La conquête de la lune – enfin ce qui nous a paru un temps être tel – est un des symboles les plus manifestes du sentiment de puissance collective que peut faire naître en nous la maîtrise technique et le développement matériel . Elle en est l’acmé, les désillusions accourant depuis en masse, à mesure de la conscience universelle des menaces que notre développement fait peser sur notre planète ou des catastrophes qu’il met sous nos yeux.

Lire la suite "La dernière frontière ["Le travail contre nature"]" »


L’homme et la machine, sous les yeux de l’artiste

L’œuvre d’Henri Cartier-Bresson fait l’objet d’une magnifique exposition rétrospective à Beaubourg, qui donne toutes les preuves – tirages d’époque à l’appui – de son talent pour saisir l’humeur du XX° siècle. C’est un « visuel » se reconnaissait-il : «  J’observe, j’observe, j’observe. C’est par les yeux que je comprends ». Qu’a-t-il donc vu et compris du travail de son époque ? Il désignera d’abord clairement son camp dans un collage énigmatique produit sous influence surréaliste, qu’il intitulera Pour l’amour et contre le travail industriel (1931).

Lire la suite "L’homme et la machine, sous les yeux de l’artiste" »


L’allégorie du travail et de sa rémunération ["Le travail contre nature"]

4-Travail-ds-vignes

Lectionnaire des Evangiles pour l’empereur Henri III, folio 21 / Abbaye d’Echternach, vers 1039-1040

Cette magnifique illustration, pleine de vie, introduit la parabole de l’ouvrier de la 11° heure (Matthieu, 20) dans le lectionnaire d’Henri III, empereur du Saint-Empire Romain Germanique. Elle peut toutefois se lire indépendamment d’elle, comme une allégorie laïque du travail et de sa rémunération. Elle se présente comme une bande dessinée constituée de deux tableaux successifs reliés organiquement l’un à l’autre : 

Lire la suite "L’allégorie du travail et de sa rémunération ["Le travail contre nature"]" »


Le renversement de la hiérarchie des valeurs ["Le travail contre nature"]

13-Orchestre-à-l'opéra-Dega

L’orchestre de l’Opéra, Edgar Degas, 1870

Cette œuvre est caractéristique du style d’Edgar Degas, qui réussit à rassembler dans le même ensemble pictural, de multiples points de vue au prix évidemment de distorsions des lois de la perspective.

Lire la suite "Le renversement de la hiérarchie des valeurs ["Le travail contre nature"]" »


Le "travail" est-il seulement un instrument de torture ? ["Le travail contre nature"]

Il n'est guère d'ouvrage sur le travail qui ne fasse, à un moment ou un autre, référence à l'étymologie du mot "travail" en français : ce serait un instrument de torture et seulement cela. Chacun colporte ainsi une représentation négative du travail, sûr de l'autorité apportée par une telle preuve, sans prendre soin de vérifier ses sources. Or, si le travail peut servir à torturer, ce n'est pas là son usage premier, qui est au contraire de protéger le travailleur.

Lire la suite "Le "travail" est-il seulement un instrument de torture ? ["Le travail contre nature"]" »


Le langage, condition du travail ["Le travail contre nature"]

28 Brueghel Tour de Babel

La tour de Babel, Breughel l’Ancien, 1563

L’intention de Breughel dans ce tableau reste énigmatique. Tout semble paisible ; les ouvriers s’affairent en de multiples points de la scène. La ville s’active, les matériaux arrivent ; des tailleurs de pierre rendent hommage au roi Nemrod. L’ordre règne donc, mais rien ne va, sans que  personne ne semble s’en apercevoir ou s’en inquiéter. Le chantier progresse de manière anarchique. Des rampes en spirale courent le long des façades extérieures sur lesquelles les murs porteurs sont construits perpendiculairement. La gigantesque tour qui occupe l’espace et les hommes, apparemment si solide, ne peut qu’inexorablement pencher et le projet échouer. Les tons froids, bleus et verts dominent, comme un mal invisible. 

Lire la suite "Le langage, condition du travail ["Le travail contre nature"]" »