Kafka écartelé entre son travail et le bureau
Faut-il perdre sa vie pour la gagner ?

Ouvrières chez Bidermann

Une amie m’a conseillé récemment de lire ce livre qu'une fois ouvert, j’ai lu presque d’une traite. C’est l’histoire instructive et émouvante du combat d’ouvrières, militantes syndicales, pour la dignité, la reconnaissance et l’emploi. Elle commence en 1972, à Valenciennes, dans un atelier de confection du groupe Bidermann qui prenait alors son essor, se poursuit par des délocalisations de la production à l’étranger et des restructurations en France à partir de 1980, la reprise par Deveaux en 1994, et se termine en 2008 avec la fermeture des dernières usines du Nord.

Nul n’est comptable des conditions dans lesquelles il se trouve projeté dans la vie, ni où, ni quand, ni comment. Mais seulement de la manière de se tenir debout face aux épreuves. Une belle leçon de courage solidaire nous est donnée dans ces témoignages. A la fin du livre, ces militantes avouent leur fatigue, combien il leur a été pénible de se battre toujours sur la défensive, pendant tant d’années, sans jamais pouvoir empêcher l’inexorable disparition des emplois, mais seulement les freiner pour que soient pris en compte et atténués les traumatismes des filles et de leurs familles. Le combat syndical ne s’évalue pas en création d’emploi, mais en dignité sauvegardée. Sur ce plan, ce sont elles qui ont gagné, pas les capitaines d’industrie qui s’en sont si peu souciés.

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Mazé Torquato Chotil, Ouvrières chez Bidermann. Une histoire, des vies,  Editions Estaimpuis, 2010

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