avec Jean-Pierre Darroussin, Valérie Dréville, Xavier Beauvois, Yannick Renier.
Paul est un quinquagénaire plutôt sympathique, à la vie professionnelle et personnelle plutôt réussie. Chargé d’affaires « entreprises et collectivités » dans une banque d’investissement et de commerce, il n’est pas programmé pour devenir un meurtrier méthodique et résolu.
Dans cette entreprise, on communique, on se tutoie, les bureaux sont ouverts, en
open space. On y parle « confiance », « solidarité », « équipe », … Mais ces échanges incessants tournent à vide. La parole de la direction générale est mensongère lorsqu’il faut justifier les pertes, l’encadrement parle objectifs chiffrés et écarts à la moyenne quand il faudrait parler de situations précises, des informations lourdes de conséquences font l’objet d’un mail laconique, on fait dire aux rapports le contraire de ce qu’ils disent, le psychologue appelé en renfort parle d’autre chose, etc.
Pas grave, serait-on tenté de dire, chacun poursuit son travail, les affaires continuent. Sauf que c’est dans cette situation de saturation de la communication que tout se joue et que tout se noue, jusqu’à ce que, un bon matin, Paul ne puisse plus imaginer d’autre issue que d’exécuter ses deux supérieurs hiérarchiques avant de se donner la mort.
Ce récit du parcours de Paul, très efficacement mené et très justement interprété, cette histoire d’un cadre normal dans une banque normale, travaillant et vivant normalement au milieu de ses collègues, de ses clients, de sa famille et qui un bon matin joue du revolver, est une bonne introduction à un débat sur ce que « parler de son travail » peut vouloir dire…
Jean-Marie Bergère
Pour en savoir plus :
http://www.metiseurope.eu
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