Rendre théâtrale une critique du travail inspirée de Spinoza !
28/02/2014
Voilà un audacieux défi que s'est donné Judith Bernard et qu'elle a finalement très correctement relevé : adapter pour la scène un texte critique sur le travail contemporain, puisant dans l'arsenal conceptuel de Spinoza. Suffisamment court, suffisamment nerveux, avec suffisamment d'humour ou d'esprit de contradiction pour que des assertions parfois sans nuances sur ce qui fait vivre le capitalisme restent parfaitement digestes, ouvertes comme un jeu.
Le spectacle a rencontré un succès d'estime qui lui permet de bénéficier de séances de prolongations jusqu'au 18 mars. Si vous êtes Parisien, vous pouvez donc encore aller voir Bienvenue dans l'angle alpha, au théâtre de Ménilmontant, dans le 20° arrondissement, pièce adaptée et mise en scène par Judith Bernard, à partir de Capitalisme, désir et servitude. Marx et Spinoza de Frédéric Lordon. Et si vous n'êtes pas Parisien ou ne pouvez vous y rendre d'ici là, vous pouvez toujours écouter l'emission que lui a consacré France Culture dans Les nouveaux chemins de la connaissance du 24 janvier dernier.
Je ne trouve pas mon compte dans les termes tièdes que vous employez pour parler de la pièce: "correctement", "suffisamment", "succès d'estime": pour ma part j'ai passé un excellent moment de beau et bon théâtre comme on en voudrait plus souvent, qui plus est fort pédagogique sur ce qui fait, aujourd'hui, toute l'horreur du management hypermoderne et de ses méthodes de manipulation. Bon voilà, ça c'est dit.
Rédigé par : Framboise | 01/03/2014 à 16:20