Le travail créateur au Collège de France
Le tango, forme idéale du travail coopératif ?

Le "travail" est-il seulement un instrument de torture ? ["Le travail contre nature"]

Il n'est guère d'ouvrage sur le travail qui ne fasse, à un moment ou un autre, référence à l'étymologie du mot "travail" en français : ce serait un instrument de torture et seulement cela. Chacun colporte ainsi une représentation négative du travail, sûr de l'autorité apportée par une telle preuve, sans prendre soin de vérifier ses sources. Or, si le travail peut servir à torturer, ce n'est pas là son usage premier, qui est au contraire de protéger le travailleur.

Voici reproduit ci-dessous une illustration commentée d'un "travail" qui figure dans Le travail contre nature, et qui restaure la dimension oubliée de son usage. 

Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, Maréchal-ferrant et opérant (travail), Planche I

3 planche marechal ferrant

Dans la gravure supérieure, un maréchal ferrant broche un pied arrière tenu par un apprenti. Au fond, on en voit un autre en train de dessoler un cheval maintenu dans un travail.

La gravure inférieure décrit ce dispositif. Il n’est plus comme dans l’antiquité constitué de 3 pieds mais de quatre ; des soupentes en cuir (3, 4 et 5) et des coussinets (8) sont placés à l’intérieur pour soutenir l’animal et éviter qu’il ne s’estropie. Les « mains du travail » (6 et 7) sont des barres de fer qui permettent de lever le pied du cheval pour le ferrer ou l’opérer. 

Le maréchal-ferrant protège les pieds du cheval de l’usure et corrige ses problèmes d’aplomb et de forme, en nettoyant et ferrant régulièrement ses sabots. Il doit savoir apaiser l’animal pour pouvoir l’approcher et le soigner sans avoir à le sangler. Mais si celui-ci prend peur ou est rétif, alors il utilise un travail qui va lui permettre de l’immobiliser et d’effectuer les opérations qu’il juge nécessaire sans avoir à craindre de ruades et de coups de sabots. Mais ce dispositif peut avoir d’autres usages. La contention contraint celui qui y est soumis et laisse libre cours aux intentions, bénéfiques ou maléfiques, de celui qui opère ainsi. Comme le travail dont le mot est issu, ce travail là n’est pas conçu pour opprimer, même s’il peut servir à cela.

Commentaires

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point jean jacques

depuis que je cherche une représentation du " travail " , voici une illustration claire qui complète bien l' article de wikipedia et donne une explication fort convenable de la compréhension ancienne du mot .il manque cependant la représentation de l époque romaine du mot tripalium en dehors de la croix de torture.

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